Lieu de mémoire, la photographie - le photographe - témoigne du temps de l’espace, des changements, de la nature. Dans ce contexte, le regard posé sur les choses vivantes mais fragilisées permet de donner une seconde vie à des espèces naturelles menacées. C’est dans cet esprit que - avec le soutien du Docteur Banez est né le projet d’exposition sur les plantes rares cultivées au sein du Marie Selby botanical Garden.
Symbole de vie par l’oxygène qu’il dégage, le monde végétal subit aujourd’hui les affres de l’activité humaine. Partout le patrimoine naturel est affecté. Plus de la moitié des forêts qui peuplées la planète au début de notre ère ont disparu à un rythme qui s’est considérablement accéléré ces dernières années. En charge de la sauvegarde de la nature, l’International Union for Conservation of Nature and Natural Habitat (IUCN) estime même que ce mouvement génère une dégradation 1000 a 10 000 fois plus supérieur a une grande période géologique d’extinction. Emportant sur son passage des milliers d’espèces inconnues ou à peine étudiées.
Outil de témoignage, empreinte d’un temps qui disparaît, la photographie apparaît comme le média indispensable à la découverte, à la mise en valeur et à la sauvegarde de nombre de plantes, organisme vivant aujourd’hui le plus menacé. Sur les 270 000 espèces de plantes répertoriées - on estime à plus de 10 millions le nombre réel d’espèces vivantes – plus d’une sur dix est en voie d’extinction, notamment . Peter Raven, directeur du Missouri botanical Garden, affirme que nous perdons chaque jour 100 espèces de plantes. C’est pour relater l’histoire de ce monde en couleur qui sombre lentement dans l’oubli que j’ai réalisé une vingtaine de portraits photographiques de fleurs parmi les 311 plantes en voie d’extinction conservées par le Marie Selby botanical Garden.